Ma philosophie de la vie

Le blues de fin d'année

Un tas de gens dépriment en cette fin d'année car ils s'aperçoivent qu'ils sont seuls, mais surtout qu'une année de plus vient de s'écouler sans qu'une quelconque fantaisie ne vienne bousculer leurs habitudes. En allumant leur télé, ils reçoivent en pleine figure, des faits de société où des personnages encore plus malheureux qu'eux les minent, ou au contraire, des héros aisés qui se pâment à leurs yeux contrits. Rarement les cas moyens, normaux, reflétant la grande majorité, alors difficile de s'indentifier à ces pantins articulés qui défilent sans voix dans leur salle à manger ou leur cuisine. Ils ne les écoutent pas, leur esprit vagabonde vers leurs souvenirs de jeunesse où amour rimait avec toujours et jeunesse avec éternité. Plus difficile encore de retrouver le sourire quand le corps leur joue des tours, et que les enfants sont en train de festoyer en Amérique ou au Japon. Elle est ainsi notre société : plus de repère, la chair de leur chair, et eux, chair de leur chair, tous disloqués aux quatre coins de la planète ou dans le meilleur des cas de l'hexagone. Il ne leur reste plus qu'à se laisser mourir ou lever le coude un peu plus qu'à l'accoutumée, pour oublier...

Personnellement, je n'attache aucune importance à ces périodes de fêtes, bien que je reconnaisse avoir des souvenirs merveilleux des rues illuminées et des cadeaux inaccessibles dans les vitrines. Je me souviens des sucres d'orge et des poules magiques qui pondaient de minuscules oeufs à la demande, il suffisait de leur presser le dos. Ayant été très longtemps infirmière, les jours de fête, je les passais la plupart du temps à l'hôpital , me disant être encore bien heureuse d'être du bon côté de la barrière. Pour rester content en toutes circonstances, il faut penser aux autres, mettre le son de la télé à fond et écouter les pantins parler. Mais surtout, il faut faire l'effort d'aller vers les autres et ne pas toujours attendre que ce soit les autres qui fassent le premier pas. Pardonnez facilement, votre vie n'en sera que meilleure, la rancune n'a aucun rôle sur le bonheur . Ecoutez vos voisins, votre boulanger, souriez ... Achetez un croissant le dimanche , préparez-vous un café noir et glissez-vous dans vos draps pour les déguster. Faites des choses simples mais agréables que vous avez perdues l'habitude de faire, vivez, tout simplement.